Les étapes de fabrication

Le brassage de la cuve

Cette opération est indispensable après qu'on ait versé la pâte à papier dans la cuve. 

Au moyen de son "redable" (outil en bois), le papetier fait remonter la pâte en surface. Cette dernière a tendance à venir se déposer au fond de la cuve au vu de sa densité plus importante que celle de l’eau.

Selon le "grammage" souhaité, le papetier fait varier la quantité de pâte versée dans la cuve.

L'ouvrage

Une fois le contenu de la cuve homogénéisé, le papetier peut alors procéder à l’étape de l’ouvrage (ou puisage). 

Il plonge sa forme (tamis), coiffé de sa couverte (cadre délimitant les contours de la feuille) dans la cuve. 

Cette opération permet de prélever un mélange de pâte et d’eau de la cuve. 

Un geste de vibration est alors effectué par le papetier afin de solidariser les fibres entre elles. Ce geste va notamment permettre d’équilibrer le grammage de la feuille et d’améliorer sa structure.

L’égouttage

La pâte égouttée vient se déposer en fine couche à la surface de la forme. La feuille naissante reste plaquée au tamis par un effet de succion. 

On peut dès lors en apercevoir les contours.

Le couchage

Cette étape délicate consiste à déposer la pâte sur un feutre (intercalaire) d’un mouvement de bascule. 

En appliquant une légère pression, le papetier va étaler la pâte de la forme, sur le feutre. 

L’ouvrage et le couchage vont être répétés, généralement de 30 à 100 fois, jusqu’à l’obtention d’une "porse" (empilement de feuilles et de feutres).

La porse étant constituée; elle est amenée sous la presse.

A ce stade les feuilles sont encore gorgées d'eau.

Le pressage

Des "mises de bois" sont posées sur les feuilles afin de répartir au mieux la pression sur l’ensemble de la porse.

Une fois les mises bien ajustées, les feuilles sont pressées (entre 15 et 30 tonnes) selon les propriétés physiques du papier que l’on cherche à obtenir.

Cette opération va permettre de retirer 80 à 90% de l’eau contenue dans les feuilles. 

Le pressage sera effectué pendant une durée variable (jusqu’à 8 heures) en fonction du type de papier.

Le levage

La porse ayant été pressée, le papetier peut procéder à l’étape du levage. Cette opération consiste à séparer les feuilles des feutres intercalés. 

À ce stade, les feuilles humides peuvent être manipulées mais elles restent encore très fragiles.

Les feuilles sont déposées délicatement les unes sur les autres; elles ne collent pas entre elles.

Elles sont ensuite acheminées jusqu'aux étendoirs. 

L’étendage

Les feuilles sont insérées par paquets de 3 à 4 unités dans les étendoirs à billes. 

Elles vont sécher ainsi durant 3 à 4 jours en été, jusqu'à une semaine ou plus plus en période hivernale.

Les feuilles sèches sont alors décrochées et remises sous presse pendant plusieurs jours. 

En effet, durant leur séchage les feuilles vont légèrement gondoler. Il est donc nécessaire de les remettre sous presse afin de les rendre planes.